Campagne électorale et élections communales obligent, nous devons rester focaliser sur la course des neufs candidats pour le siège de maire de la Commune urbaine d’Antananarivo. Après un weekend riche en faradoboka, cette semaine représente la dernière ligne droite pour tous les candidats avant la date butoir du 31 juillet. Il est donc encore temps de faire le point sur les points importants des différents programmes des candidats qui, finalement, se ressemblent un peu mais ne sont pas les mêmes. Inutile d’entrer dans les détails des programmes de chaque candidat parce que la place ne suffirait pas, et parce qu’en général, ils doivent tous et veulent tous répondre aux besoins de la population, du moins des Tananariviens. Et dans ce contexte, il, est clair que les gens de la capitale veulent plus d’ordre dans la ville, sans oublier la propreté ou la sécurité. Et à ces propos, les candidats rivalisent d’inventivité et de créativité, mais il faut aujourd’hui clairement se demander si leurs projets pour la ville est réaliste et réalisable, ou tout simplement des promesses en l’air auxquelles nous a habitué le président de la République actuel et sa pléiade d’acolytes en cravate bleue. Si notre choix devrait se faire pour un programme mais non une personne, comme nous aimons si bien le répéter, ces lignes sont toutes aussi importantes dans la mesure où nous ne devrions pas cette fois-ci nous tromper de candidat lors du vote final. De ce fait, nous devrions donc éliminer d’office les candidats qui promettent que les embouteillages disparaîtront avec leur élection à la tête de l’Hôtel de Ville. Ne vous y méprenez pas et ne pensez pas que ce soit une affirmation subjective ou gratuite parce qu’il faut se rendre à l’évidence que les embouteillages existeront toujours tant qu’il y aura des voitures en circulation dans les rues de la capitale. En effet, même si on dit que Madagascar est pauvre, le nombre de voitures augmente de jour en jour et ce n’est pas le centre d’immatriculation qui nous contredira. Aujourd’hui, c’est même devenu un parcours du combattant de trouver une place de parking. Par ailleurs, il ne faudrait pas gaspiller son vote pour les candidats qui promettent que la population ne sera plus pauvre, parce qu’aujourd’hui, il est difficile de croire que le taux de pauvreté de 95% peut être réduit que par la seule force et même toute la volonté d’un maire. La lutte contre la pauvreté engage le fonctionnement de tout un système impliquant les responsables étatiques, et puisque ces derniers n’en ont même pas fait leur cheval de bataille, le candidat élu ne pourra rien faire à lui tout seul. A la rigueur, il pourrait spécifier dans son programme, si joliment élaboré, le nombre de personnes auxquelles il pourra donner un vrai travail mais non des HIMO et ainsi viser combien de pour cent pourront concrètement sortir de la pauvreté. C’est bien beau de penser à la lutte contre la pauvreté, contrairement aux tenants actuels du pouvoir, mais il faudrait déjà au moins avoir une stratégie bien élaborée et surtout bien précise pour avoir, ne serait-ce même qu’un petit résultat, mais un résultat réellement palpable. Jusqu’ici, il serait toutefois normal si les lecteurs mais aussi les électeurs ont déjà fait une croix sur quelques candidats qui promettent monts et merveilles sans réellement savoir ce qu’ils vont faire une fois arrivés à la tête de la mairie. Dans ce lot, il faudrait également mettre de côté les candidats qui misent sur l’éradication de l’insécurité parce que cela représenterait tout simplement un miracle. Tant qu’il y aura des pauvres, tant qu’il n’y aura pas les infrastructures nécessaires pour occuper correctement les jeunes pour les éviter de faire n’importe quoi, tant qu’il n’y aura pas de vrais emplois pour contrer la progression du chômage, l’insécurité régnera dans la capitale et la population continuera à toujours dormir que d’un seul œil pour tendre l’oreille à chaque petit bruit. Et encore, même dans les villes des pays développés, l’insécurité existe toujours même avec ce genre de conditions idéales pour un sommeil plus calme et apaisé. Le jour J approche à grand pas, et il faudrait que nous ne gaspillions pas notre vote pour un candidat qui ne pourra pas travailler concrètement pour nous et pour notre ville. Pour cela, il faudrait donc faire la différence avec le réalisme et les promesses en l’air des neuf candidats à la mairie.

Laza Marovola